Au fil de l'AFP

Un journaliste pakistanais indépendant récompensé par le prix Kate Webb de l'AFP

Le journaliste pakistanais indépendant Asad Hashim a reçu lundi le prix Kate Webb de l'Agence France-Presse (AFP) pour une série de reportages consacrés à l'ethnie pachtoune, le blasphème ou encore le système judiciaire dans ce pays d'Asie du sud.

Le prix Kate Webb, correspondante de l'agence et figure légendaire du journalisme en Asie dont elle couvrit les pages d'histoire les plus troublées, du Vietnam au Cambodge en passant par l'Afghanistan, récompense les journalistes qui exercent leur métier dans des conditions difficiles en Asie.

Asad Hashim, 33 ans, est reconnu pour des reportages sur l'ethnie pachtoune et d'autres populations prises dans le feu croisé des offensives menées par les forces pakistanaises contre les insurgés.

Il a enquêté sur les disparitions forcées qui auraient été commises par l'armée pakistanaise. Sa série comporte aussi un reportage réalisé dans la région tribale du Sud-Waziristan, berceau des talibans pakistanais, où le journaliste a enquêté sur les victimes civiles de mines antipersonnel.

Ce prix, doté de 3.000 euros, récompense aussi son travail sur d'autres sujets sensibles comme les lois sur le blasphème et le système judiciaire pakistanais. 

"En cette période difficile pour le journalisme au Pakistan, le travail courageux et indépendant d'Asad Hashim représente ce pour quoi le Prix Kate Webb a été créé. Ses reportages, qui font l'objet de recherches approfondies, abordent des sujets sensibles trouvant un équilibre entre passion, engagement et indépendance journalistique", a déclaré Philippe Massonnet, directeur de l'AFP pour l'Asie-Pacifique.

"Ce prix n'est pas seulement une récompense de mon travail, c'est également une reconnaissance du travail de tous les journalistes pakistanais qui évoluent dans un environnement de plus en plus contraignant depuis un an", a réagi Asad Hashim qui recevra le prix lors d'une cérémonie en mars.

Le prix Kate Webb a été lancé par l'AFP en 2008, une année après la mort de la journaliste à l'âge de 64 ans. Il avait récompensé en 2017 le journaliste birman Mratt Kyaw Thu pour sa couverture des conflits en Birmanie.